Expliqué simplement
Les Oracles Crypto

Le Bull Market de 2020 a vu l’écosystème crypto exploser, multipliant la capitalisation boursière de l’Ether par 30.
Cette hausse était majoritairement poussée par l’arrivée de la Finance Décentralisée sur Ethereum, nouveau paradigme apportant une utilité claire et une proposition de valeur indéniable à la blockchain.
Or, Ethereum tire en majeur partie sa valeur de ses Contrats Intelligents: ceux-ci suivent des règles spécifiques codées par les développeurs et sont immuables.
La Finance Décentralisée s’appuie sur l’informations changeante du prix des actifs crypto: sur quel modèle de confiance les protocoles de la DeFi prennent appui pour sécuriser des fonds atteignant plusieurs Milliards ?
Nous aborderont les leader du marché des Oracles, leur fonctionnement technique et différences puis quels en seraient les futurs cas d’usage.

Le Marché des Oracles

Un Oracle, inspiré de la notion d’Oracle Grec, est un service visant à encoder des données vérifiées du monde physique dans un format qui peut être lu par la blockchain.
Techniquement il est important de savoir que la blockchain est un monde fermé. Il faut alors trouver un moyen pour qu’un outil technologique du monde physique encode les informations demandées dans un contrat intelligent sur la blockchain. Dès lors, les informations sont disponibles publiquement sur la blockchain et n’importe quel Contrat Intelligent peux exploiter ces dernières.

De ce fait, s’opposent plusieurs écoles avec différents mode de fonctionnement: nous allons ici étudier par ordre croissant de part de marché Band, MakerDAO puis Chainlink
BandProtocol

Band est une blockchain de Cosmos à laquelle des requêtes pour des informations vont être émises puis circuler dans des formats compatibles avec la majeur partie des blockchains existantes.
De ce fait, n’importe quel développeur peut créer un script d’oracle en spécifiant:
- Le type de donnée demandée (Prix du BTC).
- Les sources d’agrégat possibles (Binance & CoinMarketCap).
- Le nombre de validateurs nécessaires (20).
- La façon d’agréger les résultats (médiane).
Dès lors à chaque requête à la blockchain Band, des validateurs seront choisi de façon aléatoire afin d’extraire les données demandées puis les retransmettre à l’utilisateur à l’aide d’un bridge sécurisé.
Les informations de Band est présent sur toute les blockchains et sécurise actuellement 700M$ de valeur.
Le plus grand point faible de ce système est sa centralisation à travers un unique point de faille: le bridge entre BandProtocol et les autres blockchains ce qui le rend défaillant.
MakerDAO

La DAO de Maker derrière le stable-coin “décentralisé” DAI a choisi de produire son propre oracle pour assurer la stabilité de son service.
Voici son fonctionnement:
- La DAO décide d’adresses de confiance pour donner le prix de chaque collatéral.
- Ces adresses autorisées par la gouvernance vont donner une médiane de ces prix là à travers le contrat Median() qui se renouvelle seulement lorsqu'un certain nombre de nouveaux prix sont donnés.
- Le prix Median() est aussi donné avec 1h de délai à la source OSM() “Oracle Safety Module” qui peut être lue seulement par un set très spécifique d’adresses.
- OSM() est utilisé pour donner le prix des collatéraux, assurant une meilleur sécurité.
L’Oracle de MakerDAO protège l’écosystème Maker à hauteur de 7Md$ sur la blockchain Ethereum.
Le grand point faible de cet Oracle est sa centralisation extrême: la DAO décide des adresses Whitelist. On pourrait s’attendre à un renversement de la DAO qui amènerait une introduction d’un oracle malveillant.
Chainlink

Chainlink est un réseau d’oracle décentralisé s’appuyant sur un réseau de consensus et de nœuds sur plus de 10 blockchains.
Il marche comme suit:
- Un réseau d’oracle va se mettre en place où chacun peut se présenter en tant que nœud avec la liste des tâches qu’il peut effectuer en verrouillant des jetons LINK: si une mauvaise réponse est donnée alors ces jetons seront retirés.
- Un acteur peut ensuite soumettre une demande d’information ce qui créera 3 évènements:
- Un contrat de réputation va regarder tous les nœuds possible et va écarter ceux avec une mauvaise réputation: temps de réponse lent, taux de réussite peux élevé…
- Ensuite, un contrat de Matching va être mis en place pour sélectionner les nœuds selon leur prix et ce qu’ils proposent; leur réponse est récoltée par ce contrat
- Finalement les réponses sont agrégées dans une moyenne ou médiane pour transmettre l’information.
Chainlink sécurise plus de 27Md$ sur 10 blockchains, soit 60% du marché, grâce à sa solution.
Un inconvénient est son prix, notamment sur Ethereum: chaque nouvelle mise à jour doit s’inscrire dans un Contrat Intelligent.
Maintenant que vous connaissez ces différents modes de fonctionnement, vous pouvez remarquer que chacun apporte des risques différents: il est important de regarder quel oracle une plateforme utilise avant de mettre ses actifs dessus: c’est tout autant important que la qualité d’un Contrat Intelligent. De nombreux hack, notamment Mango Markets récemment on vu le jour à cause d’Oracles défaillants.
Le Monde d’Après

Nous l’avons vu, les Oracles Blockchain servent majoritairement à la DeFi or d’autres cas d’usages existent déjà: Chainlink VRF propose la possibilité d’avoir un aléatoire vérifiable sur la blockchain et produit aussi le CCIP, premier bridge décentralisé utilisant le mécanisme de nœud que nous avons vu au dessus.
Toute donnée non native à la blockchain aura besoin de son oracle, plus ou moins décentralisé selon le besoin:
- Likes sur une publication Twitter
- Courses de F1
- Prix d’un article Amazon
- … en bref, tout type de data peut être mis à disposition sur la blockchain.
En effet la décentralisation d’un oracle apporte une sécurité quand à la véracité de ses données; or elle implique aussi un cout supplémentaire.
L’équipe Ternoa propose un testament décentralisé permettant de léguer sa fortune crypto, BETNOLOSS propose une solution de paris sportifs sur la blockchain et un nœud ActuWeather permet d’avoir la météo sur la Blockchain.
Sources & Mot de Fin

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